26 Octobre 2020

В Нью-Йорке 26 октября 2020 г.

Дорогая Юлия,

Сегодня я хочу написать тебе красивое истории. Et à partir d’ici je vais écrire en Français à cause de mon vocabulaire limité. Je veux te parler de brèves rencontres, avec des gens que l’on croise sans espérer les revoir ou qui sont sortis de notre vie. Ce sont trois histoires qui montrent aussi les relations humaines qui existent dans les villes.

La première a eu lieu à Paris, il y a vingt ans. J’avais dû prendre un train de nuit pour éviter des grèves et récupérer les clefs mon mon appartement (au 24 rue Louis Blanc). Me voilà donc arrivant à deux heures du matin à Gare de Lyon (« La gare du Sud ») avec tout ce que j’ai pu prendre de mes affaires. Je suis comme un escargot avec un gros sac à dos, un long sac de voyage, et sur le ventre, un deuxième petit sac à dos. Problème : je n’ai nulle part où dormir, je n’aurai mes clefs qu’ à midi, et les consignes de la gare sont fermées à cause de « la menace terroriste » (déjà !) Me voilà donc errant dans les salles d’attente, dont on est parfois chassé par les agents du nettoyage. A cinq heures, quand le métro rouvre, je le prends avec mon chargement, direction Gare Montparnasse (« La gare de l’Ouest ») où chose unique à Paris, les consignes sont ouvertes (entourées de soldats). J’arrive dans le long tunnel allant de la station de métro à la gare à proprement parler. Dans le flot des voyageurs où je me trouve, j’entends alors une voix qui me demande : « Voulez-vous de l’aide ? » C’est une jeune femme en tailleur, et avant même que j’ai le temps de répondre, elle empoigne un de mes sacs et avance très rapidement dans le couloir, avec moi courant presque derrière pour ne pas la perdre. Elle m’a laissé à l’entrée de la gare. Je me souviens seulement de la couleur bleu ciel de son tailleur, et du fait que, ce jour-là , elle a en quelques minutes détruit pour moi les clichés sur les parisiens froids et égoïstes. Cette inconnue, qui allait à son bureau de très bon matin, m’a montré que dans les grandes villes, il y a toujours des gens attentifs aux autres, comme partout ailleurs. J’essaie souvent de suivre son exemple, car ce qui compte dans une communauté, ce sont les petites choses qui lient ses membres, même si la communauté est une ville de 8 millions d’habitants.

La deuxième histoire est aussi parisienne. Ma mère, mes sœurs et mon cousin étaient venus me rendre visite et découvrir la ville. Leur premier soir, je les amenai à L’Île de la Cité, voir Notre Dame de nuit, avec ses lumières et les jongleurs et autres

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cracheurs de feu qui s’y produisaient. Alors que nous admirions les statues et sculptures des entrées, un homme âgé, dont je me souviens des beaux cheveux blancs, se mit à nous parler. Et là , pendant une demie-heure, il nous montra son amour de la cathédrale et partagea avec nous ses connaissances, nous expliquant la signification de chacune des statues de Saints. Lors de l’incendie, j’ai tout de suite repensé à ce moment, et ma mère m’a dit qu’elle avait fait de même : sa bonté est gravée dans nos mémoires. Parfois je sais que je suis très passionné dans mes centres d’intérêt, et que ça peut ennuyer certaines personnes. Repensant à cet homme, je vois qu’il faut rester authentique à soi-même : passionné !

La dernière histoire est à New York. J’aurais pu te parler de ma voisine Erin, qui m’offrit du vin car je l’avais aidée avec des problèmes de clefs, mais cela ferait deux histoires de clefs ! Alors… dans le bâtiment il y a deux numéros : 219 et 221. Au 219 vivait une femme âgée avec qui je parlais souvent car elle visitait quotidiennement sa mère qui vivait au 221, et qui avait 101 ans ! Elles déménagèrent en 2012. La maman avait vécu là, sans ascenseur, depuis 1941 : 71 ans au total ! Toutes deux étaient charmantes et pleines d’humour. Un jour je devais recevoir un colis et je reçu un message au bureau : « accepte par Corbin ». A mon retour je croisais la fille : « J’ai signé pour votre colis, venez chez moi, il est chez maman . » Et la je vis une chose fantastique : son appartement était comme une capsule à voyager dans le temps, car il n’avait pas change depuis 1941 ! Y compris les vitres comportant un grillage de métal dans le verre ! Même la cuisinière paraissait être de cette époque ! Quand je remerciai la fille d’avoir pris le colis, elle me dit : « C’est normal entre voisins ! »

C’est ce genre de souvenirs qui me font aimer les villes, et apprécier l’humanité, parce que ce qui peut paraître normal à quelqu’un amènera un sourire à un autre. En tout cas, j’espère que mes petites histoires te plairont.

До скорой встречи моя дорогая Юлия. Je t’envoie un baiser du fond du cœur, et du tréfonds de mon âme je pense à toi.

Твой Géraud