21 Février 2021

В Нью-Йорке, в 21 февраля 2021 г.

Моя дорогая Юлия,

Voila maintenant huit mois que j’ai le plaisir de te connaître, et presque autant que j’ai la joie d’être aimé de toi et de t’aimer. Chacune de nos discussions me permet d’en connaître plus sur toi, sur ta vie, sur tes pensées, et je chéris chacune d’elles, car toujours je découvre à quel point tu est une personne extra-ordinaire.

Au fil du temps, la façon dont je te vois évolue : pas de changements radicaux, car dès le premier instant où nous nous sommes parlés j’ai pu ressentir que j’avais face à moi quelqu’un de très spécial. Non, la façon dont je te vois, c’est comme une œuvre d’art : tout d’abord on en aperçoit et apprécie les formes générales ou la mélodie. Puis l’on se rapproche, on est plus attentifs aux détails. Les détails dans ton cas, ce sont toutes ces petites choses qui font que tu es Юлия, ce que la vie t’a apporté, ce que tes pensées et réflexions t’ont amené à découvrir. Et pour moi ils sont autant de joyaux qui me permettent de mieux discerner cette fille phénoménale à qui j’envoie mes pensées.

La première chose que je remarquais en toi, ce sont tes yeux, à la fois rieurs et rêveurs, et toujours si intenses quand ils se dirigent vers moi. Maintenant lorsque je les vois, je les imagine curieux alors que tu lis un article scientifique, appliqués quand tu crées un costume de gymnastique, gourmands devant un croissant avec du fromage et des framboises, riants quand nous nous racontons des anecdotes amusantes, et toujours magnifiquement curieux lors de nos petites ballades. Lorsque je vois quelque chose de joli, d’intéressant, en le prenant en photo pour toi, c’est avec tes yeux que je regarde la scène Юлия : ils ne sont pas seulement mon azur ensoleillé, ils me permettent de mieux remarquer ce qui m’entoure, afin que je puisse le partager avec toi plus tard. Même à l’instant où je t’écris cette lettre, je t’imagine la lisant, et ce sont tes yeux qui la lisent tandis que ma main tient le stylo.

En parlant de mains, quand les tiennes j’imagine, toujours elles sont associées à la création et à la beauté, ainsi que les émotions : cette photo de ta main tenant en son creux une rose n’y est sans doute pas pour rien : la beauté du symbole me rend toujours heureux. Quant à la création et à l’art… te voir jouer du piano, voir comment tu sembles poser délicatement tes mains et tes doigts sur les touches, et cela en entendant le merveilleux résultat… c’est bien

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simple, chaque nouvelle écoute et visualisation provoque chez moi le même effet que la première fois : je me sens le cœur léger, l’âme joyeuse, et ce bonheur me met les larmes aux yeux. Merci encore de ces si beaux cadeaux Юлия, j’ai du mal à traduire en mots à quel point ils me touchent et sont importants pour moi. Entre tes mains il y a la clef magique qui ouvre mon cœur, et quand je te vois créer, que ce soit une aquarelle, une esquisse, ou un costume, je me tais, je regarde tes mains ou je les imagine, et je t’admire, car non seulement tu as des idées aussi belles que ta personnalité, tu sais aussi leur faire prendre vie, les rendre réelles Юлия, tu es une artiste, et non seulement tu vois la beauté dans les œuvres des autres, tu possèdes la magie qui permet de la créer dans tes propres œuvres. Cette beauté, bonté d’âme, intelligence et douceur qui transparaissent dans tout ce que tu fais, et que l’on devine dans ton regard, dans ton sourire, dans ta voix.

Ta voix Юлия, toujours si douce quand nous parlons, et si posée, si réfléchie, que je suis toujours étonné quand, après une blague, elle devient enjouée, rieuse, et se transforme en ce rire communicatif que j’adore entendre. Un rire naturel, qui vient à la fois du cœur et de l’esprit, et qui je pense met en joie ceux qui sont autour de toi. Ta voix aussi, quand tu me dis des choses poétiques et belles en Russe comme en Français. En parlant de poèmes, j’ai été subjugué quand tu as récité celui de Серге́й Есе́нин, me permettant de découvrir un autre de tes talents, ta capacité à exprimer des sentiments dans une lecture. Un texte prend une nouvelle dimension lorsqu’il est lu de façon aussi expressive, et là encore, tu m’as montré que tu crées la beauté dans ton interprétation. Quand tu chantonnes aussi je ressens cette douceur, cette capacité à faire ressentir les émotions même lorsque je ne peux comprendre tous les mots. Je lis beaucoup, je m’arrête souvent au détour d’une belle phrase. Mais je sais désormais que celle-ci serait encore plus belle si je pouvais l’entendre, lue par toi, à haute voix. J’aime ta voix Юлия, ton intonation, et tout ce que j’y entends de gentillesse, d’empathie, de passion aussi et d’intelligence. Je l’avoue, je me surprends souvent à t’imaginer me disant certaines douces paroles au creux de mon oreille, et alors pour moi c’est aussi doux qu’un baiser effleurant mes lèvres.

Ta bouche Юлия, où toujours je vois ce si beau sourire illuminer ton visage comme il éclaire ma vie. Tes lèvres, où je voudrais poser délicatement le bout de mes doigts, y sentir ton souffle, avant de caresser ta peau si douce et blanche, et y déposer un baiser, comme sur ce papier quand j’écris ton nom. Et bien sûr tous ces rires quand nous décidons de ne pas être sérieux, aussitôt suivis d’une discussion sur la science, l’art, ou tout simplement, sur nous-mêmes et nos vies : passé, présent, futur. Un futur que j’imagine en commun, et

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toujours rempli de mots, qu’ils soient sérieux, « intellectuels », romantiques, drôles. Des mots que je voudrais te dire à l’oreille parfois. D’autres au coin d’une rue, main dans la main : deux amoureux se baladant, découvrant la ville, découvrant des forets, des mers et des montagnes. Mais surtout se découvrant toujours l’un l’autre, et cette découverte amenant toujours de nouveaux sourires, des battements de cœur qui s’accélèrent, la respiration qui se fait plus profonde, tout ce que notre corps nous envoie de signaux pour nous faire comprendre que l’amour est là !

Et je t’aime Юлия, et je sais que tu m’aimes. Et cette communion de nos esprits est si forte, si belle, qu’elle me fait parfois m’arrêter en pleine rue, et m’adressant à toi à haute voix, je te le dis alors, en imaginant que mes mots vont, au gré des vents, traverser l’océan et les steppes pour délicatement venir déposer mon message, ma chaleur, au creux de ton oreille. Et le temps d’un son et de six syllabes, tu vas ressentir ma présence autour de toi, comme un nuage duveteux dans l’hiver sibérien : je t’aime Yuliya. J’en arrive enfin à ta personnalité : intelligente et douce, romantique et analytique, artiste et scientifique, sérieuse et rigolote, autant de traits qui te caractérisent, et qui à mes yeux sont comme des joyaux. Cette curiosité et ouverture d’esprit, cette candeur quand je lis dans ton regard, et que nous avons en commun… je sais que tout cela nous permettra bientôt de passer de très beaux moments ensemble.

Юлия, voilà huit mois maintenant, j’ai rencontré une fille formidable, extraordinaire, qui occupe dans mon cœur une place très spéciale, dans un endroit que je pensais qu’il était impossible d’accéder un jour, pensant que seuls les rêves ou bien les livres peuvent en trouver le chemin. Юлия, tu es la femme de ma vie.

En ce printemps qui commence, je voudrais que mes baisers prennent la forme de papillons colorés ou de pétales de fleurs en s’envolant vers toi, qui est à la fois par-delà les mers et toute proche, puisque je te sens dans mon cœur. Я тебя люблю моя дорогая Юлия,

Твой Géraud