1 septembre 2021

В Нью-Йорке , в 1 сентября 2021 г.

Моя дорогая Юлия,

Сегодня вечером, пока я напишу тебе, я могу слышать дождь на улице. Сентябрь здесь, у как каждый год, я мечтаю о школе, и о учителах (самые плохие!). Но сейчас, несмотря сирое небо, я хочу сказать тебе о счастливых и красивых вещах! Тогда, вот разные истории для тебя.

Comme je sais que tu aimes l’humour parfois noir, je vais te raconter une histoire de mon bureau quand je travaillais dans la finance. Nous avions un trader très très bavard… il passait son temps à parler. Alors évidemment, quand un jour la compagnie embaucha un nouvel employé très calme et le mit juste à côté de lui, au bout de deux jours le nouvel arrivant alla se plaindre à Ray, le patron chargé des ressources humaines. Alors le jeune trader, après cette discussion, commença à être très prévenant avec le bavard, l’acceptant, lui montrant de nouvelles méthodes, l’écoutant et lui répondant, l’invitant à prendre le café au Starbucks au coin de la rue. Il va de soi que le bavard était ravi ! Alors au bout de quelques semaines, il entra dans le bureau de Ray pour lui dire : « Il est très sympa le nouveau ! » Mon bureau communiquait avec le sien via une fenêtre coulissante. La réponse de Ray engendra un cri : « tu lui as dit quoi ?!? » suivi d’un fou-rire qui se répandît de mon cote quand nous apprîmes l’histoire. Car en fait Ray lui expliqua : « ah oui, il est venu se plaindre de toi, car tu parles trop. » « Ah bon, mais pourquoi il est si sympa avec moi ? » « Eh bien, je lui ai expliqué que ça n’est pas de ta faute, c’est juste parce que tu as le syndrome de Down. » C’est horrible, mais quand on a réalisé que si le nouveau trader était si aimable avec l’ancien, qu’il trouvait trop bavard, c’est qu’il croyait que celui-ci était atteint de Trisomie 21, on a eu du mal à ne pas rire devant sa tête alors qu’il nous racontait toute l’histoire !

Voici maintenant une histoire d’animaux. Je devais avoir douze ans environ, et j’étais dans ma chambre dans la maison familiale. C’était un soir d’été, alors ma fenêtre était ouverte. Par celle-ci, j’entendis un cri, une sorte de couinement, venant de derrière la maison. Je dis à mon père : « papa ! Il y a un cochon d’Inde dans la

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pelouse, je l’ai entendu crier ! Viens m’aider à l’attraper ! » Mon père, bougon comme à son habitude, me répondit de le faire moi-même, mais me dit de prendre sa balance, un grand filet de pêche circulaire. Alors me voilà à la nuit tombante, avançant prudemment en faisant le moins de bruit possible, avec ce filet de 1 mètre de diamètre à la main. Alors enfin les cris reprirent et je vis la forme d’un animal dans l’herbe sombre. Je savais que les cochons d’Inde mordent quand ils se sentent menacés, alors avec précaution je levais la balance pour qu’il soit bien au centre. Mais au moment où je l’abaissais, l’animal me vit, et se précipita vers mes jambes, en miaulant ! Car c’était un tout petit chat, à peine sevré et qui avait dû se perdre. Il me suivit en miaulant. Je me souviens qu’il était si petit qu’il couchait dans une barquette de fraises. Nous lui donnâmes du lait. Mon père râlât en disant que nous n’allions pas le garder. Mais évidemment un mois plus tard, lui et « Minouche » étaient inséparables car elle l’accompagnait quand il bricolait dans le garage : un drôle de cochon d’Inde en effet !

La dernière histoire, ce sont des « Lost in translation », comme lorsque tu me dis quelque chose en Russe, et que j’essaie de l’écrire, résultant en une salade de mots, et ton si beau rire ! J’ai dû te raconter comment, à Caltech, j’écoutais une chanson de Drugstore dont les paroles disaient « and I had a cunt made of gold ». Alors comprenant que c’était un organe, j’envoyais un mail à une biologiste afin de savoir lequel c’était… pas de Google Translate en 1999 ! Quand elle ne me répondît pas au bout de trois jours, je cherchais « cunt » dans Yahoo, et m’empressais de lui présenter mes excuses : « I really didn’t know ! » Dans la même veine, voulant demander à une chanteuse péruvienne en voyage au Mexique si elle allait y jouer des concerts, je lui demandais : « ¿ vas a tocarte ? » et elle me répondit en Anglais : « Why are you asking me if I am going to play with myself ? » Alors je te préviens : quand nous allons nous rencontrer et que j’essaierai de te parler Russe, je vais sans doute te dire des choses très très étranges, mais sans le vouloir ! Comme quand à Bogotá, voulant aller aux toilettes, j’ai dit : « Donde esta el beso ? » au lieu de « el baño » : heureusement que le serveur avait de l’humour ! Je finis sur une perle de ma sœur, qui un jour demanda : « How old are you today ? »

Моя дорогая Юлия, я надеюсь, что тебе нравится мои маленькие истории. Сейчас, я целую тебя. Я тебя люблю,

Твой Géraud