4 octobre 2021

В Нью-Йорке, в 4 октября 2021 г.

Моя дорогая Юлия,

Сегодня, я написаю тебе о американцах, и жизнь здесь, как я видел в первый раз был тут, а сейчас, после жить в стране больше десять лет.

La première chose que je remarquais en 1998 en me promenant dans les rues de San Diego, ce furent les drapeaux : il y en a partout ! Non seulement sur les toits des bâtiments officiels (mairies, stations de police, écoles), mais aussi sur les églises, les bars, les supermarchés, les tours de bureaux. Et souvent leur taille était ridicule par rapport à l’importance de l’endroit : à Champaign un petit restaurant avait un drapeau qui paraissait pouvoir recouvrir son toit ! Je crois que je vis dans une des rares villes où il n’y a pas de drapeaux partout. Cela va sans doute de pair avec le côté « patriote » tant vanté par les politiques : si dans un endroit entrent des soldats en uniforme, aussitôt on entend des « thank you for your service ». A vrai dire cela ennuie souvent les militaires eux-mêmes, car certains disent : « je travaillais dans les cuisines d’un bateau, et on me remercie d’avoir préparé des nouilles pendant cinq ans ? » Il y a beaucoup d’hypocrisie là aussi, car les riches, la main sur le cœur devant les militaires, sont toujours les premiers à voter contre des lois qui les protègent socialement quand ils quittent l’armée… leur respect n’est qu’une façade pour se faire élire par ceux dont les enfants iront au feu.

En fait, il y a quelque chose de général aux États-Unis, une sorte de recherche de l’appartenance à quelque chose d’ancien. C’est pour cela que l’on voit souvent dans la devanture des magasins : « Since 2010 », car oui, ici, dans un pays aussi jeune, 11 ans, c’est vieux. De la même façon, certains semblent obnubilés par leur origine lointaine. Alors même s’ils n’y ont jamais mis les pieds et n’en parlent pas la langue, il y a beaucoup de gens dont l’identité est : « Italien-Américain », « Norvégien-Americain », et pour ceux qui ne connaissent pas leurs origines, notamment les descendants d’esclaves, il y a des services qui à partir du séquençage ADN, vont leur dire qu’ils sont « 45 % Anglais, 20 % Portugais, 10 % Suédois, 5 % Martien » : comme si les habitants de ces endroits-là

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étaient restés au même endroit depuis que les êtres humains sont Homo sapiens sapiens ! Dans la même veine, ceux qui aiment le sport suivent deux équipes : celle de leur lieu de naissance, et celle de leur université. Alors souvent dans les « sports bars », on voit les fanions des équipes scolaires, et quand les gens parlent on entend « I am a cougar » sans ironie aucune : il s’agit de la mascotte de l’Université de Washington State ! Je ne sais pas ce qu’il en est en Russie Юлия, mais en France les élèves ne s’intéressent pas aux équipes sportives quand ils sont encore étudiants, alors vingt ans après… on trouve cela comique !

А потом, давай говорим о еде! Une des choses qui m’a toujours étonnée ici, c’est la passion des gens pour certaines nourritures. Le bacon notamment. Pour moi c’est, pour faire cuisinier Français, une sorte de « petit salé » pour rehausser les plats. Mais ici on y voue un amour étrange ! De même, puisque c’est la saison : les citrouilles. Il y a tout qui est aromatisé à cela : des gâteaux, des plats, et bien sur les « pumpkin spice latte » du Starbucks ! En parlant de gâteaux, les New yorkais avons de la chance : la plupart des autres endroits ont des sortes de pièces montées à base d’éponge, recouvertes de sucre coloré : ça n’a aucun goût ! Mais ici les pâtisseries du monde entier regorgent de spécialités délicieuses… Il suffit d’aller au supermarché à côté de chez moi pour y goûter ! En cet endroit, on est étonné d’une chose (moins à New York toutefois) : les tailles des bouteilles de produits pour le corps : celles de shampooing font plus d’un litre ! En Europe on pense que ce qui a trait à la beauté doit être petit, élégant. Ici, on pense toujours à de gros paquets ! Ma ville est une exception, mais surtout par manque de place dans les petits appartements ! Au fond c’est la société de consommation qui se caricature elle-même.

Je termine sur quelque chose d’un peu comique : les toilettes. En France, le niveau de l’eau y est très bas, alors qu’ici, il est très haut, et la réaction typique d’un touriste fraîchement débarqué, c’est de craindre que tout ne déborde ! Un cauchemar,… qui m’est déjà arrivé plusieurs fois. Je te raconterai à l’occasion.

Моя дорогая Юлия, я надеюсь, что тебе нравились эти очень важные вещи для жизни в Америке. Je t’embrasse à travers les jours qui nous séparent de mois en moins. Я тебя люблю,

Твой Géraud